Najet Ferjani, nouvelle directrice du Bureau associatif pour la diversité et la réintégration (BADR)

Najet Ferjani, nouvelle directrice du Bureau associatif pour la diversité et la réintégration (BADR)

Auteure : Daphnée Tranchemontagne
Référence : Progrès Saint-Léonard, 7 février 2012, p. 1

Titre original : Salamou alaykoum, Najet Ferjani

Najet Ferjani, la nouvelle directrice du Bureau associatif pour la diversité et la réintégration (BADR) - à ne pas confondre avec le Centre islamique Badr (CIB), situé juste en face -, a accepté l'invitation du Progrès Saint-Léonard afin de discuter de la mission de l'organisme et des différents projets qu'elle désire mettre sur pied tout au long de son mandat.

Comme son nom l'indique, le BADR s'adresse aux nouveaux arrivants et leur offre des services de soutien afin de faciliter leur intégration dans la société québécoise. Bien qu'il soit ouvert aux gens de toutes les origines, sa clientèle est majoritairement constituée d'immigrants maghrébins résidant à Saint-Léonard, mais aussi à Anjou et à Montréal-Nord. Environ 1280 personnes sont abonnées à la liste d'envoi de l'infolettre de l'organisme.

Le BADR propose différentes activités sportives et éducatives (l'aide aux devoirs et une école culturelle qui regroupe près de 450 élèves).

«Notre nouveau plan d'action s'oriente davantage vers le côté social. On veut travailler sur l'insertion des immigrants dans le marché du travail, notamment en référant les personnes à la bonne place. On les aide aussi à trouver du logement, et même parfois des vêtements et de la nourriture», précise celle qui a étudié la gestion aux Hautes études commerciales (HEC).

Bien qu'une multitude de services d'aide soient offerts aux immigrants par des organismes spécialisés, plusieurs d'entre eux se tournent vers les membres de leur communauté culturelle lorsqu'ils sont dans le besoin puisqu'ils se sentent davantage compris et soutenus, constate Mme Ferjani.

Des idées plein la tête

La nouvelle directrice déplore le manque de communication entre les différents groupes culturels et ethniques du secteur et souhaite ardemment tisser des liens avec eux. Elle s'est donc donné pour mission d'accroître la visibilité du BADR au sein de la population léonardoise et d'entrer en contact avec les différents organismes communautaires locaux. Dans cette optique, Mme Ferjani a pris part à la dernière assemblée générale de Concertation Saint-Léonard.

La directrice désire également créer une maison pour les femmes en détresse, un service de conciliation au sein des familles, des cafés-rencontre, des activités de bénévolat, ainsi qu'une halte-garderie. Ces projets visent principalement à créer un lieu où les gens peuvent discuter et échanger sur leur réalité quotidienne.

«On a besoin d'un centre d'hébergement pour les femmes en détresse qui ne savent pas trop où aller. J'ai visité quelques centres et j'ai constaté qu'il n'y avait pas de nourriture halal. J'aimerais aussi qu'il y ait une conciliation entre l'homme et la femme. Quand les gens immigrent ici, ils veulent bâtir une maison, une famille. Mais les frustrations, le découragement et les difficultés quotidiennes créent une forme de tension et les amènent parfois à se séparer. Si on essaie de régler les choses, on va peut-être réussir à sauver des couples. On pourrait créer un centre où les femmes vivant des problèmes semblables se rencontrent», fait-elle valoir.

Le BADR est situé au 8614, boulevard Langelier. Pour en savoir plus sur les services et les activités qu'il offre, on communique avec le 514 324-5341 ou on consulte le www.badr.ca.

* Salamou alaykoum : salutation en arabe qui signifie «que la paix soit avec vous», orthographe et traduction vérifiées auprès de Najet Ferjani

Illustration(s) :

(Photo : Patrick Deschamps)
Najet Ferjani, directrice du Bureau associatif pour la diversité et la réintégration