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Préoccupé, Gendron veut intervenir
Adresse originale : http://www.journaldemontreal.com/2012/10/21/preoccupe-gendron-veut-intervenir
Auteur : Stéphan Dussault
Référence : Journal de Montréal, 22 octobre 2012, p.10
Titre original : Préoccupé, Gendron veut intervenir
Mais le ministre n’entend pas limiter l’abattage rituel
«Les consommateurs ont le droit de savoir si la viande qu’ils mangent est halale. Je vais passer le message à Ottawa», a promis le ministre François Gendron, qui réagissait hier à notre série de reportages sur l’abattage rituel.
Le nouveau ministre de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec ( MAPAQ) ne pourrait être plus en phase avec ce que souhaitent les Québécois.
Dans un sondage Léger Marketing réalisé pour le Journal, en collaboration avec le colloque «Le halal dans tous ses états» qui débute mercredi à Montréal, pas moins de 82 % des Québécois se sont dits en faveur de l’étiquetage de la viande halale.
« Selon moi, le halal devrait être étiqueté. Ça me préoccupe et ça préoccupe mon parti», a insisté hier François Gendron.
Des pressions sur Ottawa
Le problème: une grande partie de la viande provient de l’extérieur du Québec, entre autres de l’Ouest canadien.
«Et l’étiquetage relève du fédéral. Cela dit, j’ai l’intention de faire des pressions à Ottawa», insiste M. Gendron.
Par contre, il n’a pas l’intention d’intervenir dans les abattoirs sous sa juridiction pour limiter ou interdire l’abattage rituel.
Vendredi, le Journal révélait que ces abattoirs produisent trois fois plus de viande halale que nécessaire pour la communauté musulmane, et que le reste est vendu dans les supermarchés comme de la viande régulière.
On n’imitera pas la France
Là-dessus, le ministre ne compte pas limiter la production en fonction de la population musulmane, comme cela se fait en France, par exemple.
«Sur la quantité de bêtes abattues sur le mode rituel, je ne vais pas commencer à dire: “On arrête, vous avez atteint votre quota selon votre population” », a dit le ministre.
François Gendron a encore moins l’intention d’interdire l’abattage rituel, comme c’est le cas en Suisse. Mais il prend soin de préciser qu’il a engagé André Simard comme conseiller politique.
Candidat péquiste défait aux dernières élections, M. Simard avait été très dur envers l’abattage rituel en mars dernier après la visite du Journal dans un abattoir québécois dont toute la volaille était égorgée par un musulman.
«À l’époque, il nous avait pas mal cassé les oreilles avec ça», lance-t-il en riant.
«Je veux que les règles soient respectées et que les consommateurs soient informés. Pour moi, c’est davantage une question de transparence.»
Tolérance zéro
Le ministre du MAPAQ assure qu’il sera toutefois sans pitié pour les «dérapages» dont il dit avoir été témoin à la dernière fête annuelle du mouton.
Cette fête, appelée Aïd, consiste à sacrifier un mouton par famille. Plusieurs égorgent l’agneau eux-mêmes au lieu de le faire faire par un abattoir.
Ainsi, des bêtes mal égorgées peuvent souffrir inutilement. L’abattage peut aussi se faire dans de mauvaises conditions d’hygiène.
« Cette année, c’est tolérance zéro pour tout abattage clandestin. Je vais être d’une sévérité absolue», promet le ministre.
Cette année, la fête de l’Aïd aura lieu le vendredi 26 octobre.